samedi 25 décembre 2010

Histoire de la traduction : quelques pistes

A propos de l'histoire de la traduction, deux références trouvées sur google.books
Les traducteurs dans l'histoire : Jean Delisle,Judith Woodsworth,International Federation of Translators
Histoire de la traduction en Occident: France, Grande-Bretagne, Allemagne ... : Henri van Hoof

- Quelques pages intéressantes dans La Renaissance du XIIe siècle de Jacques Verger, chapitre 3 "Les hommes de la renaissance"

Le grand mouvement de traduction du XIIe : entre 1120 et 1180, culminant vers 1150-60, aboutissant à une diffusion des textes traduits dans l'ensemble des foyers intellectuels d'Occident à la fin du siècle.

Quelles disciplines ?

- grammaire et rhétoriques peu concernées

- idem pour le droit (réédition de la codification de Justinien, selon un nouveau plan)

- exégèse et théologie : pas d'apport direct. Notamment pas d'entreprise de retraduction de la Bible même si les exégètes sont sensibles aux insuffisances et contradictions de la Vulgate (Etienne Harding - Cîteaux - et le chanoine André de Saint-Victor prennent contact avec des rabbins champenois ou parisiens et apprennent l'hébreux)
Intérêt pour les Pères grecs (dûs au rapprochement entre Bysance et l'Italie), mais malgré des traductions qui complètent les textes déjà traduits depuis le haut Moyen-Âge, insuffisant.

- Les domaines réellement concernés : la philosophie, les sciences du quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie), ainsi que l'astrologie et la médecine.

Centres de traduction :

- L'Italie : la Sicile, les cités maritimes (Pise, Venise), avec un mouvement de traductions entreprises directement à partir du grec.

En Sicile, rôle de Henri Aristippe et de l'"émir" Eugène - traductions de Platon (Phédon, Ménon), de traités d'astronomie (Ptolémée, Euclide).
Jacques de Venise - logica nova d'Aristote venant compléter la logica vetus déjà disponible, l'essentiel de la Physique, une bonne partie de la Métaphysique et de l'Ethique.
Effort dans le domaine scientifique : Galien, sciences divinatoires.

- L'Espagne, principal centre où les traductions se font à partir de l'arabe.
Place de Tolède, point de contact privilégié entre les cultures chrétienne et musulmane, en particulier dans la deuxième moitié du siècle.
Mais le mouvement concerne toute l'Espagne (rôle de la Catalogne en particulier). Les traducteurs : des Juifs, des Espagnols, des étrangers venus en Espagne spécialement pour traduire (Robert de Chester, Hermann de Carinthie, Platon de Tivoli, Gérard de Crémone)
Apport de textes à la fois d'origine grecque (Aristote, Euclide), mais aussi proprement arabes (en particulier, textes médicaux, astronomiques, astrologiques). Révéler à l'Occident l'oeuvre originale des grands savants et penseurs arabes.

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