jeudi 1 septembre 2011

Réflexions en vrac : de l'usage des classiques

A chacun ses classiques ; les classiques dessinent la carte des "lieux" qu'il faut connaître, qu'il est mal vu de ne pas connaître à l'intérieur d'une communauté donnée. Pour les amateurs de films de science-fiction, Stars Wars apparaît comme un classique. Quand je suis arrivé au Japon en 1998, je me suis retrouvé perdu parmi des gens qui sont devenus pour certains mes amis ou tout au moins des connaissances que je fréquentais presque quotidiennement ; pour eux, Dreyer, Murnau, Lang, par exemple, n'existaient pas. Ils étaient hors de leur horizon, comme ces étoiles ou ces univers trop loin de nous pour qu'ils puissent nous concerner. Mes classiques - qui marquaient une certaine appartenance socio-culturelle, assez facilement situable dans le champ français - étaient démonétarisés et je pouvais les reléguer au placard, du moins pour en faire usage dans la conversation. Nos lieux communs différaient.
D'une certaine façon, c'était mieux ainsi. Mieux que maintenant où j'enseigne dans l'antre du savoir - au coeur de l'Institution. Mieux, c'est-à-dire plus simple, plus propre surtout. Je restais seul avec mes auteurs qui ne valaient que pour moi. Ici au contraire, je suis retombé sur mes pieds. Mes pieds sont tombés exactement dans mes chaussures mais il se trouve que ces chaussures sont trop larges pour moi. Tout comme je flotte dans mon costume, ce qui me donne un air un peu ridicule.
Il faut faire avec.

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