samedi 2 juillet 2011

L'imaginaire et le symbolique, Maurice Godelier, Au fondement des sociétés humaines

Prise de notes d'un extrait de l'introduction de Au fondement des sociétés humaines, de Maurice Godelier.


Problème qui intéresse Godelier, c'est la question de l'efficacité de l'imaginaire (comment des représentations que "nous" considérons comme imaginaires peuvent avoir une efficacité réelle dans le réel, en particulier au niveau social et politique ; comment s'incarnant à travers le symbolique, les représentations imaginaires modèlent nos comportements)


Point de départ de la réflexion : la présence "au coeur de tous les rapports humaines (...) de noyaux de "réalités imaginaires" (...) leur donnant sens et s'incarnant dans des institutions et des pratiques symboliques."


Nécessité de débrouiller "une grande confusion théorique" entourant ces deux notions.


  "L'imaginaire, c'est de la pensée. C'est l'ensemble des représentations que les humains se sont faites et se font (...). L'imaginaire, c'est d'abord un monde idéel, fait d'idées, d'images et de représentations (...). Or, comme toute représentation est en même temps le produit d'une interprétation de ce qu'elle représente, l'Imaginaire c'est l'ensemble des interprétations (religieuses, scientifiques, littéraires) que l'Humanité a inventées pour s'expliquer l'ordre ou le désordre dans l'univers ou dans la société, et pour en tirer des leçons quant à la manière dont les humains doivent se comporter entre eux et vis-à-vis du monde qui les entoure. Le domaine de l'Imaginaire est donc bien un monde réel mais composé de réalités mentales  (images, idées, jugements, raisonnements, intentions) que nous appelerons globalement des réalités idéelles (...).
  "Le domaine du Symbolique, c'est l'ensemble des moyens et des processus par lesquels des réalités idéelles s'incarnent à la fois dans des réalités matérielles et des pratiques qui leur confèrent un mode d'existence concrète, visible, sociale. C'est en s'incarnant dans des pratiques et des objets qui le symbolisent que l'Imaginaire peut agir non seulement sur les rapports sociaux déjà existants entre les individus et les groupes, mais être aussi à l'origine de nouveaux rapports entre eux qui modifient ou remplacent ceux qui existaient auparavant."

 Exemple de l'Egypte antique et de la conception du pharaon, "pensé et vécu comme un dieu vivant parmi les hommes."
  "Le fait de souligner le caractère imaginaire (pour nous) de ces représentations et de ces pratiques symboliques ne doit pas faire oublier que leurs conséquences sociales n'étaient pas, elles, ni imaginaires ni purement symboliques."
  (...)
  "C'est donc toute la question des rapports entre violence et consentement dans la genèse et la perpétuation des rapports de domination et d'exploitation caractéristiques des sociétés inégalitaires qui se trouve à la fois posée et éclairée par le jeu des liens entre l'Imaginaire et le Symbolique dans la production des rapports sociaux."


  Critique de l'opposition entre anthropologie culturelle et anthropologie sociale : impossibilité de séparer l'étude des rapports sociaux de l'étude des représentations, l'imaginaire à travers son incarnation symbolique étant un acteur central des rapports sociaux.
  " Ceci tout simplement parce qu'un rapport social, quel qu'il soit, ne saurait naître ni se reproduire sans qu'il ait un sens (ou plusieurs) pour ceux qui le produisent comme pour ceux qui le reproduisent."


   (à compléter)

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