mercredi 9 mai 2012

Les Mystères au XVIe, prise de notes d'après l'histoire de la littérature française de chez Fayard


Les Mystères au XVIe – d’après Littérature française, La Renaissance I – 1480-1548, Giraud et Jung, Arthaud, 1972

-          distinction entre le théâtre des mystères et le théâtre aristotélicien
Ø        Théâtre aristotélicien : réglé par la notion de mimèsis, l’acteur s’identifiant au personnage et l’espace scénique se donnant comme représentation du monde.
Scène : univers clos dont l’acteur ne saurait sortir.
Ø        Théâtre non aristotélicien du Moyen Âge : l’acteur ne s’identifie pas au personnage, il le montre ; la scène n’est pas le monde, elle le signifie.
Dimension figurale de ce théâtre.
De là, l’importance de la monstre, parade qui précède le specacle et l’ouvre.
Absence de dimension psychologique des personnages. Le personnage se conforme fondamentalement à son « état ». (cf. Instructif de la Seconde Réthorique, in Le Jardin de plaisance et fleur de Réthorique, vers 1500)
Théâtre non littéraire, n’étant pas fait pour être lu.
Théâtre dont les sujets sont donnés : Nativité, Passion, Actes des Apôtres, Miracle, Vies des saints.
Texte mouvant, soumis à révision avant chaque représentation ; les remaniements sont d’abord dictés par un souci empirique, tirant profit des réussites acquises lors des représentations précédentes.

-          Question de la mort du genre
Ø        Expansion infinie des œuvres (1507 : la Passion compte 65 000 vers)
Ø        Apparition lente d’un théâtre plus régulier, plus statique.
qui s’accompagne de l’exclusion d’un certain public : le nouveau public devient un théâtre de classe.
Exemple de la représentation de Térence en latin au palais épiscopal de Metz en 1502 : le menu peuple, ne comprenant pas le latin, oblige les acteurs à interrompre le spectacle.
Les mystères : s’adresse à la foule ; les acteurs sont des amateurs, nobles ou bourgeois. Théâtre fourre-tout (il y en a pour tous les goûts)
Dimension spectaculaire.
Ø        Les éléments profanes prennent de plus en plus d’importance.
Poids que prennent les représentations dans la vie de la cité :
1541 : les Confrères de la Passion de Paris : succès de la représentation pendant 35 jours des Actes des Apôtres. Le procureur général refuse l’autorisation pour la représentation du Vieux Testament l’année suivante.

Ø        Le reflux : 1539, François 1er assiste au Sacrifice d’Abraham, en 1543, à la Conception et Annonciation de Marie.
1548 : Interdiction aux Confrères de la Passion de jouer des mystères à sujet religieux, par le Parlement de Paris. Interdiction suivie d’autres en province.
Ø        Facteurs extérieurs :
²       goût des lettrés humanistes, condamnant les extravagances de la foule.
²       Questions religieuses : les évangéliques et les protestants sont hostiles à tout ce qui est apocryphe ou profane ; les catholiques craignent les hérésies.
²       Edition de 1538 des Actes des Apôtres : souci constant d’éliminer les éléments apocryphes, les gloses, les sens mystiques et de se rapprocher de la vérité historique.
²       Evolution entre les mystères du XVe et du XVIe : Dieu le Père et Jésus n’apparaissent plus aux hommes.

-          Cependant, le genre reste vigoureux
Ø        Mystère de la Passion de Jean Michel, remaniement de la Passion de Gréban.
Ø        Plusieurs mystères écrits par des auteurs importants :
²       Le Mystère de Saint Martin, André de La Vigne
²       Vie Monseigneur sainct Loys, de Pierre Gringore, pièce plus historique qu’hagiographique – proche du Mystère du siège d’Orléans – qui ne connaissent que peu de succès.
²       Istoire de la destruction de Troye, grand succès (une douzaine de manuscrits et autant d’éditions en 1484 et 1544) de Jacques Milet, composé vers 1450-52.
²       Mystère de saint Quentin de Jean Molinet, « véritable fourre-tout »
Tout semble représentable ; tout est représenté.
« la tradition ne lègue plus des valeurs mais uniquement un immense répertoire « neutre » ».
Dimension de fantaisie verbale.

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