Pierre Nicole (1625-1695)
D’après le Dictionnaire des littératures de langue
française, Bordas.
Famille de juristes lettrés :
l
Père juge à Chartres,
traducteur de Quintillien
l
Son cousin : magistrat,
auteur de poésies chrétiennes et de traductions.
Brillantes études à Chartres, puis au collège d’Harcourt,
à Paris.
Se destine à la prêtrise, mais y renonce pour rejoindre
les « solitaires » de Port-Royal où il se consacre à l’enseignement
dans les « Petites Ecoles ».
Collabore avec Pascal pour la conception des Provinciales,
dont il publie une traduction latine.
Publie sur le modèle des Provinciales, les Lettres sur
l’hérésie imaginaire (1664) et les Visionnaires (1665)
A l’intérieur du jansénisme, figure de modéré. Modération
qu’on peut mettre en rapport avec son rationalisme et son irénisme.
Plus tard, il prend part aux contreverses contre les
protestants (notamment Jurieu) et contre les quiétistes.
Dans son œuvre abondante, on retiendra surtout ses Essais
de morale (1670-78) et leur Continuation (1687-1688) qui connaissent
un immense succès.
Pessimisme sur la capacité de l’homme à dominer ses
passions :
« car nos diverses passions et nos diverses pensées
tiennent lieu d’un peuple avec qui nous avons à vivre : et souvent il est
plus facile de vivre avec tout le monde extérieur qu’avec ce peuple intérieur
que nous portons en nous-mêmes » (Essais, I)
« Les hommes sont pires que des tigres, des ours et
des lions. Chacun voudrait dévorer les autres : cependant, par le moyen
des lois et des polices, on apprivoise tellement ces bêtes féroces que l’on en
tire tous les services humains que l’on pourrait tirer de la plus pure charité.
L’ordre politique est donc une invention admirable… » (Essais, II)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire