jeudi 17 novembre 2011

Až opadá listí z dubu, une animation de Vlasta Pospísilová avec la voix de Jan Werich

Un bijou absolu de l'animation tchèque, Jusqu'à ce que les chênes perdent leurs feuilles (Až opadá listí z dubu) (1991) de Vlasta Pospísilová avec la voix de Jan Werich

Sur Vlasta Pospisilova, une page trilingue sur le site du festival de Berlin.

 

 

 Biographie

Née le 18-2-1935 à Prague. Elle y étudie à l’école des arts décoratifs et se spécialise dans les décors de scène. Après deux années comme graphiste, elle travaille pour la première fois à la réalisation d’un film d’animation de marionnettes. Elle en a depuis réalisé une quantité, dont certains en collaboration avec Jiří Trnka, ce qui lui a déjà valu de nombreuses récompenses.


Filmographie


1979 O MARYŠCE A VLČÍM HRÁDKU
1983 PANÍ BÍDA
1987 LAKOMÁ BARKA
1991 AŽ OPADÁ LÍSTÍ Z DUBU
1995 BROUČCI  TV-Serie
1999 BROUČKOVA RODINA TV-Serie
2002 FRANTIŠEK NEBOJSA
         FILMFÁRUM JANA WERICHA Co-Regie: Aurel Klimt
2006 TŘI SESTRY A JEDEN PRSTEN

Un autre film d'elle visible sur you tube, toujours avec la voix de Jan Werich

Lakomá Barka 

 A propos de Jan Werich, une page sur le site de radio prague en français

 


« Je déteste les enterrements, sauf le mien, parce que je ne serai pas obligé de m’y rendre. » Voilà ce qu’écrivait Jan Werich dans une de ses lettres à Jiří Voskovec. Une remarque typique de l’humour qui faisait la personnalité de Jan Werich.

C’est sur les bancs du lycée qu’il rencontre Jiří Voskovec, celui qui va devenir son ami et son futur accolyte sur les planches. C’est à l’Institut Ernest Denis, aujourd’hui l’Institut français de Prague, qu’ils jouent pour la première fois en 1925 leur premier sketch, « Dialogue impropre pour une tombe ». Le public, hilare, est conquis. 

 Jan Werich, figure bonhommique, ronde et son double inversé, Jiří Voskovec, longiligne et plus introverti, séduisent le public. Cette différence d’apparence, les deux compères en joueront, sur scène, comme le souligne Danièle Montmarte, auteure d’un ouvrage de référence sur le Théâtre Libéré qui vient de paraître en tchèque :


« Werich pensait plus ‘physiquement’. Il extériorisait les choses. Voskovec, lui, intériorisait beaucoup plus. Ils avaient des caractères et des physiques très différents mais ils se complétaient. Dans l’un de ses entretiens, Werich m’a dit : ‘c’est comme si nous jouions sur la même corde d’un violon’. Je trouve que c’est très poétique et que ça signifie beaucoup. »
Cette création en binôme va s’épanouir au sein du Théâtre libéré (Osvobozené divadlo), un théâtre d’avant-garde où ils présentent des revues type cabaret, avant de passer à des spectacles engagés avec la montée des périls dans les années 1930. Danièle Montmarte :

 « Ils ont osé, en 1933, incarner Hitler dans un âne crevé. Et ils avaient un véritable âne sur place que Werich faisait venir sur scène avec une carotte ! Werich, le plus costaud, montait sur cet âne ! Cela a suscité une réaction internationale, notamment une réaction de Hitler lui-même qui a demandé à ce que la pièce soit retirée du répertoire. Là, Eduard Beneš, ministre des Affaires étrangères à l’époque, est allé voir la pièce en personne. Il a dit : ‘non, nous ne pouvons pas la retirer du répertoire, je ne vois rien qui puisse faire de l’ombre à M. Hitler’. »
 
Hitler s’en souviendra et fera fermer le théâtre juste après les Accords de Munich. La guerre enverra les deux comédiens au-delà de l’Atlantique. Puis en 1948, le Coup de Prague les sépare : Jan Werich reste à Prague, Voskovec prend le large et fait carrière aux Etats-Unis. Dans la Tchécoslovaquie communiste, les temps sont au début difficiles pour Werich :

« Il aura une période assez creuse... avant de reformer un autre duo avec Miroslav Horníček. Ce sera le duo W+H. »

L’avant-garde qu’avait représentée le Théâtre libéré allait de paire avec une certaine sympathie pour les idées de gauche. Werich se situera plus tard dans la mouvance réformiste des années 1960, avant d’être plus ou moins clairement empêché de jouer pendant la normalisation des années 1970. Cette période est surtout celle de sa maladie, et c’est dans sa villa de Kampa qu’il s’éteint le 31 octobre 1980. Tout au long de leur vie, malgré la distance Voskovec et Werich continueront de correspondre activement. Danièle Montmarte :

« Quand vous parliez à l’un, l’autre vous parlait de l’autre, vous disait, il a fait ceci, il a fait cela de telle façon. Il y a eu une réelle communication au-delà de l’océan. Comme l’a dit à l’époque Voskovec sur le disque de souvenirs, Relativne vzato : ‘nous sommes chacun des ambassadeurs sur notre île, toi, Werich à Kampa, Prague, moi à Manhattan, New York’. »

En 1990, la dépouille de Voskovec, décédé en 1981, sera enterrée à côté de celle de Werich, signant les retrouvailles de ces deux compagnons de route.

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