La rupture entre la poésie moderne et la poésie antérieure se manifeste dans la manière dont la première se définit essentiellement par le recours à des catégories négatives.
- La poésie antérieure : "espace sonore de la société", dont la fonction est de donner "une image idéalisée des thèmes et situations de la vie courante" et d'opérer "une opération cathartique et bénéfique".
- Processus de rupture entre la société et la poésie qui devient "une lamentation sur les méfaits de la science enlevant au monde son mystère et sur la disparition du sens poétique dans le public."
- Processus de rupture aussi face aux autres genres : "elle s'affirma comme la manifestation la plus haute et la plus pure de la création littéraire."
Dès lors, elle "s'arrogea la liberté de dire tout ce que lui inspiraient une imagination impérieuse, une intériorité élargie aux mesures de l'inconscient et enfin un jeu avec une transcendance qui ne se réfère plus à rien."
Les catégories définitionnelles de la poésie antérieure à la poésie moderne :
Goethe : pour lui, la poésie fait naître bien-être, joie, plénitude harmonieuse.
- le malheur se métamorphose en bénédiction ;
- fonction de la poésie : nous permet de regarder la condition humaine comme "quelque chose dont on puisse se féciliter"; elle nous donne "la félicité intérieure"
- qualité formelle : aspect signifiant du mot, langue "maîtrisée", procédant avec "une silencieuse prudence et précision".
De même chez Schiller,
"la poésie est l'idéalisation de son objet sans laquelle elle ne mériterait plus de porter le nom de poésie."
Le poème fuit les "singularités" pour atteindre une "universalité idéale".
La nouvelle poésie recourt à des catégories essentiellement négatives, appliquées de façon croissante aux aspects formels plus qu'aux contenus.
Novalis :
La poésie repose sur une "production intentionnellement fondée sur le hasard". Elle présente la chose selon "un enchaînement libre et fortuit".
"Plus un poème, situé dans l'espace et dans le temps, sera personnel, plus près on se trouvera de l'idée de poésie elle-même."
Lautréamont : rôle prémonitoire dans la définition des caractéristiques permettant de cerner la poésie moderne.
La poésie moderne se définit par "l'angoisse, le désarroi, la déchéance, la distorsion de tous les éléments, la prédominance du singulier, de l'exceptionnel, l'obscurité, les ravages de l'imagination, le sombre et le sinistre, les déchirements entre les contrastes les plus extrêmes, l'attrait du néant."
Si on se réfère aux ouvrages critiques consacrés à la poésie moderne au niveau européen,
on trouve les catégories suivantes :
dépaysement, dissolution des éléments quotidiens, disparition de l'idée d'ordre, incohérence, aspect fragmentaire, caractère interchangeable des éléments, style énumératif, poésie dépoétisée, fulgurances destructrices, etc...
Question : "Pourquoi l'acte poétique moderne se décrit avec une plus grande précision à l'aide de ces catégories négatives plutôt que positives ?"
Problème de la définition historique de cette poésie.
Deux hypothèses en présence
Goethe : pour lui, la poésie fait naître bien-être, joie, plénitude harmonieuse.
- le malheur se métamorphose en bénédiction ;
- fonction de la poésie : nous permet de regarder la condition humaine comme "quelque chose dont on puisse se féciliter"; elle nous donne "la félicité intérieure"
- qualité formelle : aspect signifiant du mot, langue "maîtrisée", procédant avec "une silencieuse prudence et précision".
De même chez Schiller,
"la poésie est l'idéalisation de son objet sans laquelle elle ne mériterait plus de porter le nom de poésie."
Le poème fuit les "singularités" pour atteindre une "universalité idéale".
La nouvelle poésie recourt à des catégories essentiellement négatives, appliquées de façon croissante aux aspects formels plus qu'aux contenus.
Novalis :
La poésie repose sur une "production intentionnellement fondée sur le hasard". Elle présente la chose selon "un enchaînement libre et fortuit".
"Plus un poème, situé dans l'espace et dans le temps, sera personnel, plus près on se trouvera de l'idée de poésie elle-même."
Lautréamont : rôle prémonitoire dans la définition des caractéristiques permettant de cerner la poésie moderne.
La poésie moderne se définit par "l'angoisse, le désarroi, la déchéance, la distorsion de tous les éléments, la prédominance du singulier, de l'exceptionnel, l'obscurité, les ravages de l'imagination, le sombre et le sinistre, les déchirements entre les contrastes les plus extrêmes, l'attrait du néant."
Si on se réfère aux ouvrages critiques consacrés à la poésie moderne au niveau européen,
on trouve les catégories suivantes :
dépaysement, dissolution des éléments quotidiens, disparition de l'idée d'ordre, incohérence, aspect fragmentaire, caractère interchangeable des éléments, style énumératif, poésie dépoétisée, fulgurances destructrices, etc...
Question : "Pourquoi l'acte poétique moderne se décrit avec une plus grande précision à l'aide de ces catégories négatives plutôt que positives ?"
Problème de la définition historique de cette poésie.
Deux hypothèses en présence
- les poètes modernes "sont si bien en avance sur nous qu'aucun concept positif ne peut les saisir"
- impossibilité définitive d'assimilation.
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