2 / En haine de la littérature : la censure théologique
Molière, cible des dévots
Contexte du XVIIe :
- le public mondain qui fait le succès du théâtre au XVIIe est pour la réforme catholique l'enjeu d'une reconquête.
- argumentaire :
représentant des personnages en action, le théâtre excite les passions et la concupiscence.
les comédiens sont réputés perdus et réprouvés : refus de l'eucharistie et de la sépulture chrétienne (rituel de Châlons de 1649)
Dans les années 1640, M.Olier, curé de Saint-Sulpice, membre de la Compagnie du Saint-Sacrement, chasse de sa paroisse les comédiens et les prostituées, évince la troupe de Molière, l'Illustre Théâtre - qui doit quitter Paris en 1645 pour 14 ans de tournées en province.
Durcissement dans la deuxième moitié du siècle :
de la part des augustiniens (reprise des arguments traditionnels de l'apologétique chrétienne)
Enjeu : non seulement interdire des pièces particulières, mais toute possibilité d'écrire pour le divertissement du public.
L'Ecole des femmes (1662) : première alerte.
Première grande comédie de Molière portant sur un sujet d'actualité, l'éducation des filles - mise en scène de l'apprentissage et de la connaissance de soi par l'amour (morale galante : "l'amour est un grand maître" III, 4, v.900). Parodie des ouvrages de dévotion avec les "maximes du mariage" lues par Arnolphe.
Rapport de force en faveur de Molière, soutenu par la jeune cour : réponse aux censeurs avec deux pièces : La Critique de l'Ecole des femmes et l'Impromptu de Versailles (1663)
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