mardi 8 février 2011

Jack Goody, La peur des représentations,chap.4 (suite)

En passant, je note qu'on trouve sur google books, une des sources de Goody, Jonas Barish (avec lequel il prend ses distances, cependant, lorsqu'il s'agit de prendre au sérieux la condamnation du théâtre), The Anti-Theatrical Prejudice.

Moyen-Âge : persistance de l'opposition aux spectacles, parallèlement à leur renaissance.

1303 : Robert de Brunne condamne les clerkes plei, tout en défendant les drames liturgiques.
La charte de l'abbaye de Saint Albans interdit au clergé d'assister à des illicita spectacula ou d'être aliis ludentibus.

Mise en parallèle avec la controverse entre Suger et Bernard de Clairvaux autour de la question du vitrail : verre simple contre vitrail ;
puis avec les rituels "maigres" (puritains) et "épais".

Pour les lollards : "les pièces à miracles elles-mêmes étaient de fausses images." Effet de la propagande lollard à Londres ; la City comme lieu du puritanisme (géographie théâtrale à l'époque élisabethaine).

Reprise des thèmes lollards par les protestants :
1548 : suppression de la Fête-Dieu occasion de jouer des pièces à mystère.
1549 : ordonnance qui punit de peine toute pièce ne respectant pas l'Acte d'Uniformité.
Entre 15552 et la seconde moitié du XVIIIe : aucune représentation théâtrale à Edimbourg.

Rupture entre le théâtre de la fin du M-A : production urbaine / guildes d'artisans : production purement masculine et
apparition des actrices sur la scène occidentale au milieu du XVIe (mais pas en Angleterre).

Extension de l'attitude hostile aux performances au-delà du théâtre : les rites comme les folies de mai, l'April Fool's Day. 1658 : ordonnance supprima Noël.

La "querelle du théâtre" en France au XVIIe.

Rousseau : Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758)

Question du caractère politique des arts : Diderot " ceux qui ont gouverné les peuples dans tous les tems ont toujours fait usage des peintures et des statues, pour leur mieux inspirer les sentimens qu'ils vouloient leur donner."

Révolution :
- la question des arts
dès 1790, un groupe d'artistes demande au roi d'ordonner la destruction de tous les monuments créés sous le "régime féodal".
1792-95 : vague d'iconoclasme.
1794 : projet (Commune des Arts) d'une cérémonie pour traîner un portrait du Dauphin au pied d'un arbre de la liberté, le mutiler et le brûler.
Commune de Paris : ordre de détruire "toutes les effigies religieuses".
Etablir une ligne de partage entre "luxe" et "art".
Ouverture du musée du Louvre (1793) : objets "arrachés à leur contexte culturel et considérés comme de l'art" (Besançon)

- Théâtre et spectacle : effort pour mettre en place de nouvelles fêtes, privilégiant l'allégorie (plus allusion qu'illusion, "imitation jusqu'à un certain point non imitative" (M.Ozouf)) plus que la mimèsis.
Mais parallèlement, promotion d'un réalisme rejetant l'artifice. Privilège de la sculpture sur la peinture.
Conviction partagée par de nombreux révolutionnaires "que tout ce qui est figuré est faux". Cf. La Fête révolutionnaire, M.Ozouf

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