dimanche 1 mai 2011

Histoire du français en Afrique, Louis-Jean Calvet - résumé chapitre 5

Ch.5, assez décevant – sans doute dû au fait qu’il s’agit d’un ouvrage de vulgarisation. On reste au niveau de l’anecdote à propos des particularités du « français d’Afrique » sans que soit engagée une véritable réflexion ou la tentative d’élaborer un modèle théorique pour rendre compte de ces spécificités. Sans doute la réflexion menée par Gabriel Manessy – dont le nom est cité de façon rapide – autour des concepts de véhicularisation et créolisation sur le français d’Afrique aurait apporté des éléments de théorisation intéressant.

1. D’abord, Mauny (1952) : glossaire (on reste au niveau lexical, bof...) des « gens de France »... Calvet est plutôt laudateur, mais l’entreprise de Mauny semble bien, bien limitée – mise à l’écart du phénomène des créoles et des « petits-nègres », qui sont les lieux où se joue véritablement la réappropriation d’une langue de dominants par les dominés.

2. Constitution du domaine d’études (p.126 et sqt.) encore flou : dans la deuxième moitié des années 70, études lexicales (dictionnaires), programme d’études. Revue de l’Observatoire du français contemporain en Afrique – consultable en linge (unice.fr/ILF-CNRS/ofcaf/)

Problème de la définition de l’objet même : français d’Afrique, français en Afrique, sabir, pidjin, forme populaire...

Calvet ne prend guère parti dans ce débat...

3. Acclimatement et acclimatation (la distinction –empruntée à la biologie – jouant sur la capacité à survivre et celle à se reproduire) : écolinguistique, Calvet réintègre la réflexion dans le cadre de sa réflexion théorique.

Lien entre acclimation et modification : s’acclimiter implique qu’on s’adapte et se transforme.

Conséquence du phénomène d’acclimation : diversification des langues (français, anglais, espagnol, arabe).

Ex. Du camfranglais : « ma remé est au kwat ».

Abidjan : français standard-académique/ « français Moussa » / nouchi :

1-1la fille m’a volé subtilisé mon argent.

1-2fille-là a prend mon argent.

1-3la go a mono mon pia

nouchi: émerge au début des années 80 parmi les jeunes déscolarisés dans un but cryptique, adopté par les lycéens et les étudiants dans les années 90.

Opposition entre « appropriation fonctionnelle » et « appropriation identitaire ».

Camfranglais : extrème diversité et fragmentation ; autonomie par rapport au français.

Notion de parler mixte (Ambroise Queffélec) ; question du rapport à la présence/absence d’une langue véhiculaire (à relativiser : Gabon : pas de langue véhiculaire, mais pas non plus de parler mixte.)

Rapport à la pression normative du français Phénomène urbain.

Ce qui est intéressant ici, c’est la diversité des fonctions que les linguistes attribuent finalement à ces parles mixtes : parlers propres à une classe d’âge, à une catégorie sociale ou au contraire parlers à fonction véhiculaire, c’est-à-dire le contraire même.

4. Une régularisation du français

Dominante dans les néologismes des formes verbales du 1er groupe. Même phénomène pour les dérivations nominales (tendance commune au français de France, au français du Québec)

On ne sera sans doute pas surpris d’apprendre que...

On reste ici encore une fois à un niveau fondamentalement lexical.

Ces remarques permettent à L.J Calvet de poser la question de « l’avenir du français en Afrique » :

Distinction entre deux niveaux :

1-1niveau des politiques linguistiques : problème de la présence

1-2avenir formel et fonctionnel.

Ex. d’Allah n’est pas obligé de Kourouma.

Le chap se conclue avec les propos de Manessy sur la valeur de ces français d’Afrique comme appropriation d’une langue par les Africains.

Question de l’école : quelle langue y enseigner ?

Citation de Sartre : « défranciser » la langue

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