dimanche 1 mai 2011

Histoire du français en Afrique, Louis-Jean Calvet - résumé chapitre 3

Chapitre 3

De l’Afrique Equatoriale Française à la conférence de Brazzaville

AEF :

1842, création sur l’estuaire du Gabon d’un centre destiné à accueillir des esclaves libérés – Libreville.

Remontée de l’Ogooué en 1872, puis 1874 – Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905)

Les débuts de l’enseignement

Fin du XIXe : les territoires de la future AEF sont administrés par un officier de marine.

1883 : le Gabon est détaché de la Guinée, rattaché au moyen-Congo en 1888.

A cette époque, l’enseignement est entre les mains des missionnaires (Américains au Gabon, Suédois au Congo). Aucune école publique au Gabon, Congo, Oubangui-Chari.

En 1906, l’AEF est gestation.

Martial Merlin (1860-1935) : arrive en 1910 ; gouverneur de 1910 à 1917.

Organise les territoires en AEF.

Difficile mise en place de l’enseignement : bilan très négatif dressé en 1925.

Mise en place de 3 cycles scolaires :

- Ecoles de village

- Ecoles régionales (3 ans) : CE, CM

- Ecoles primaires supérieures – niveau 5e.

1931 : 79 écoles (18 écoles urbaines et régionales, 43 écoles de village, 10 sections professionnelles, 3 écoles professionnelles, 5 cours d’adultes), 143 classes, 5217 élèves.

36 instituteurs et 60 moniteurs européens.

50 élèves environ ont été reçus au certificat d’études.

Chiffres assez différents dans un doc. des années 1950 (Vingt ans de scolarisation en AEF (1930-1952)) : passage de 138 écoles à 863 ; de 9633 élèves à 108144.

Moitié des élèves du premier degré : enseignement privé.

Question de la langue dans les écoles confessionnelles – l’administration coloniale tente d’imposer aux écoles privées l’usage exclusif du français comme langue d’enseignement, excepté pour l’enseignement religieux.

Bilan dressé par Ziéglé : faible nombre d’enseignants (950 instituteurs, dont 240 Européens)

Jusqu’en 1937, absence de service spécifique d’enseignement. Poids de l’enseignement confessionnel.

Quelle politique linguistique ?

Situation et pratiques des gouverneurs généraux, détenteurs de tous les pouvoirs.

Absence de politique linguistique à proprement parler – en AEF, l’administration laisse le terrain aux missionnaires (payés par l’Etat), sans s’immiscer dans la politique d’enseignement.

Tendance à un enseignement court, réduit au minimum, avec une volonté de ne pas pousser les meilleurs élèves sur le secondaire ou le supérieur, mais de les utiliser comme moniteurs, de former des « jeunes gens utiles à l’économie de leur pays ».

Enseignement conçu comme « un moyen, instrument de gestion ».

Français conçu – sans que la question ne soit jamais posée de façon explicite – comme la langue véhiculaire de la colonisation : place centrale de l’interprète, du cadre colonial indigène.

Seul élément pouvant être considéré comme définissant une politique linguistique : le français dans l’enseignement.

Opposition nette entre les religieux qui privilègient les langues locales comme moyens de christianiser et l’administration pour qui le français est la seule langue véhiculaire permettant la gestion.

Deuxième conflit : autorité de tutelle :

- Ministère de l’Instruction publique

- Ministère des colonies

La conférence de Brazzaville

Pb de la tutelle des personnels enseignants :

- Pour le secondaire, ministère de l’Instruction publique

- Pour le primaire, dépendent du gouverneur – sauf pour les missionnaires qui dépendent de leur supérieur.

30 janvier 1944 : conférence de Brazzaville, réunissant les gouverneurs généraux d’AOF, d’AEF et de Madagscar, les 17 gouverneurs des colonies d’Afrique noire.

Discours d’ouverture de de Gaulle insistant sur la nécessité que les Africains « profitent moralement et matériellement », « s’élèvent au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. »

L’autonomie, l’autodétermination est placée à l’horizon de la politique coloniale.

Conséquences au niveau de l’enseignement : prendre acte que le français n’est pas la langue des colonisés.

Conflit entre l’Education nationale et l’administration coloniale.

- Administration coloniale : ne pas modifier la situation d’avant-guerre

- E.N et élus locaux : nécessité de réformer.

Au centre du conflit, les écoles de village que l’administration refuse d’intégrer à l’école française.

Rôle de 3 hommes dans l’ouverture de l’école africaine sur l’école française :

- Marius Mouter (1876-1968) : ministre des colonies de 36 à 38 – fait interdire le travail forcé, nomme le premier Noir comme gouverneur de l’AEF. Refuse de voter les pleins pouvoirs à Pétain et entre dans la Résistance. Ministre de la France d’Outre-Mer (46-47).

- René Barthes (1894-1961), gouverneur de l’AOF (46-48), avec Alioune Diop comme chef de cabinet.

Tous encourage d’E.N à jouer un rôle plus important dans l’école africaine.

- Félix Eboué (1884-1944), né à Cayenne, gouverneur de l’AEF ; joue un rôle central dans la résitance et la conf de Brazzaville.

Union française : premières écoles secondaires, création d’une académie de l’AOF.

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