samedi 28 janvier 2012

Condamner le théâtre : le Kabuki

Si jamais je m'offre un jour le plaisir d'une approche compariste de la question de la condamnation du théâtre, il faudrait que j'aille mettre mon nez dans ce qui s'est passé au Japon à l'époque Edo entre le pouvoir politique et le monde théâtral, plus exactement le Kabuki.

Pour commencer, on pourrait aller voir l'article, semble-t-il fort classique, de Donald H.Shively, "Bakufu versus Kabuki", publié d'abord en 1958 puis repris dans A Kabuki Reader, Samuel L.Leiter, chez M.E.Sharpe en 2001.

Un autre article en anglais qui pourrait être intéressant :
"Flowers of Edo : Kabuki and its patrons" de C.Andrew Gerstle dans 18th Century Japan chez Curzon.

Pour baliser le terrain un minimum, je cite un court extrait de l'article consacré au théâtre japonais dans l'Encyclodépie Universalis et qui traite de la naissance du Kabuki ; ce qui m'intéresse ici c'est que c'est le gouvernement qui fait passer le kabuki naissant d'un simple spectacle dansé à la représentation d'une action dramatique.


Le gouvernement balança de nouveau ( c'est-à-dire après avoir d'abord interdit la scène aux femmes en 1629 "dans un souci d'épuration morale") une vingtaine d'années avant de réagir (1652), interdisant cette fois la scène aux adolescents et exigeant que les spectacles fussent désormais pourvus d'une action dramatique, cela afin de supprimer les arguments dansés qui avaient surtout servi à mettre en valeur le charme physique des comédiens. Destinées en principe à lutter contre la dépravation des milieux du spectacle, ces mesures eurent, en fait, la conséquence inattendue de fonder la technique de l' acteur et, plus généralement, de transformer en un art dramatique véritable ce qui n'avait constitué jusque-là qu'une revue d'assez mauvais aloi.

Encyclopédie Universalis

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